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Coupes d’Europe de football : qualification tranquille de Lille pour les quarts de finale, dans la douleur pour Marseille

L’Olympique de Marseille n’est pas passé loin de la correctionnelle. Malgré son festival du match aller au Stade-Vélodrome face à Villarreal (4-0), le club phocéen a trouvé le moyen de trembler en Espagne, jeudi 14 mars, en huitièmes de finale retour de Ligue Europa. Battus 3-1, les Marseillais accèdent malgré tout aux quarts de finale de la compétition.
Lille, engagé en Ligue Europa Conférence, a eu la bonne idée de gérer sereinement son succès facile du match aller en Autriche (0-3) pour éliminer le Sturm Graz sans trembler, malgré un petit match nul (1-1) à domicile, jeudi soir. Le LOSC atteint les quarts de finale d’une compétition européenne pour la première fois de son histoire.
La septième est donc, enfin, la bonne. Après six éliminations en huitièmes de finale des compétitions européennes − cinq en Coupe de l’UEFA ou en Ligue Europa, une en Ligue des champions −, Lille est parvenu à rallier les quarts de finale, en l’occurrence au sein du troisième échelon continental avec la Ligue Europa Conférence. Après sa démonstration dans le sud-est de l’Autriche (3-0), le club nordiste a assuré ce qui semblait inévitable au vu de l’écart de niveaux entre les deux clubs, au terme d’une rencontre où il a essentiellement géré son avance.
Le mot gestion semble d’ailleurs le plus approprié pour qualifier ce match : l’entraîneur, Paulo Fonseca, a profité du net avantage acquis au match aller pour aligner d’entrée plusieurs joueurs habitués au banc des remplaçants comme Vito Mannone dans les cages, Ayyoub Bouaddi au milieu du terrain, Rémy Cabella sur l’aile gauche et Yusuf Yazici en pointe.
Le Portugais n’avait pas vraiment le choix dans la mesure où il ne bénéficie toujours pas de l’apport de ses trois recrues hivernales, Andrej Ilic, Tiago Morais et Rafael Fernandes, tous blessés.
Dans cette configuration-là, ses joueurs ont eu du mal à entrer dans leur match, bousculés par le deuxième du championnat autrichien. Au bout d’un quart d’heure, la tempête est passée, et la première période s’est disputée sans grand rythme jusqu’au but du Lillois Tiago Santos (43e), qui a ouvert le score au milieu d’une forêt de joueurs, bien servi par Hakon Arnar Haraldsson.
Quelques minutes plus tard, le LOSC a perdu son avantage, quand Mika Biereth a prolongé une jolie tête plongeante de son partenaire Gregory Wüthrich pour égaliser après un corner (45+1).
Très méfiant avant la rencontre, Paulo Fonseca a alors fait entrer en jeu son capitaine, Benjamin André, ainsi qu’Angel Gomes et Jonathan David à la mi-temps. A part une tentative de Yusuf Yazici détournée par Vitezslav Jaros, les quelque 17 000 supporteurs du Stade Pierre-Mauroy n’ont pas vu de quoi vibrer.
Qu’importe, Lille a franchi une frontière historique à son échelle. Il pourrait même aller plus loin dans cette compétition où seul Aston Villa, qui a écarté l’Ajax Amsterdam dans le même temps, paraît plus fort.
C’est un fait : après cinq victoires d’affilée pour commencer son mandat, l’entraîneur, Jean-Louis Gasset a connu sa première défaite à la tête de l’Olympique Marseille, jeudi soir à Villarreal (3-1). La consolation est que ce revers ne porte pas à conséquence, grâce au festival de buts du match aller qui avait offert un confortable matelas aux Marseillais.
La délivrance est arrivée au bout du temps additionnel, quand Jonathan Clauss a conclu du droit un superbe travail de Pierre-Emerick Aubameyang (90+4). L’OM s’est évité l’affront d’une remontada, qui n’est arrivée qu’une seule fois dans l’histoire du football européen après un 4-0 à l’aller : c’est le PSG qui l’avait subie, face à Barcelone (6-1).
L’OM, donc, l’a échappé belle, alors que dans un premier temps on a pu penser que les Espagnols eux-mêmes n’y croyaient pas vraiment. Le stade était à moitié vide, le gardien Pepe Reina avait déclaré forfait à la dernière minute, les conditions ne semblaient pas réunies.
Cependant, l’OM a très vite donné aux Jaunes quelques motifs d’espoir. Jean-Louis Gasset avait choisi un turnover raisonnable, ainsi qu’une défense renforcée, à cinq éléments. Ses joueurs ont toutefois semblé prendre le problème à l’envers avec une première période très loin des standards d’engagement requis et promis, ainsi qu’une multitude de mauvais choix les rares fois où ils avaient le ballon dans les pieds en bonne position.
Les hommes de Marcelino − qui a commencé la saison sur le banc marseillais avant d’être débarqué au bout de sept matchs − se sont petit à petit installés dans le camp adverse. C’est le Français Etienne Capoue qui a le premier trouvé l’ouverture, de la tête, après une très belle action collective des Espagnols (32e). A la pause, Amine Harit et Pierre-Emerick Aubameyang entraient pour faire peser un danger plus convaincant et le duo était tout de suite en action. Pourtant, sur un service du Marocain, Pierre-Emerick Aubameyang ratait à la 48e minute l’occasion qui aurait sans doute pu mettre définitivement fin au suspense.
Au lieu de cela, Villarreal est reparti à l’assaut et Alexander Sorloth a doublé la mise à la 55e minute après une nouvelle action de classe de Gonçalo Guedes et une interminable vérification de sa position à la VAR. A cet instant, la peur s’est installée dans le camp marseillais. Leonardo Balerdi avait beau mettre ses doigts sur les tempes pour inciter ses coéquipiers à garder la tête froide, chaque ballon était alors une souffrance, dans une ambiance d’arène déchaînée.
D’un arrêt réflexe, Pau Lopez a évité le 3-0 sur une tête de Gerard Moreno (72e), mais il n’a rien pu faire sur celle de Yerson Mosquera, qui a rendu l’inimaginable très plausible à la 85e minute.
Pierre-Emerick Aubameyang et Jonathan Clauss ont fini par sauver l’OM, mais ce revers en Espagne pourrait laisser quelques traces. Il révèle que la fragilité de l’OM n’a pas subitement disparu en un mois et Rennes, dimanche en L1, pourrait s’en souvenir.
« Je suis passé par tous les états, et à 3-0, comme beaucoup de gens, j’ai pensé au pire, a avoué Jean-Louis Gasset. On a attendu la fin pour clore les débats. Cela veut dire que l’OM est encore convalescent, sur le plan de la maîtrise technique et de la maîtrise de l’événement. »
« Je suis fier de mes joueurs. On a vu un très bon spectacle, et finalement, le résultat ne me semble pas juste sur l’ensemble des deux matchs », a estimé l’entraîneur de Villarreal, Marcelino.
Marseille peut regarder vendredi le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue Europa. Son rêve européen a survécu, mais de justesse.
Liverpool et l’AC Milan, cadors de la compétition, ont aisément assuré leur qualification pour les quarts de finale de la Ligue Europa, jeudi, également rejoints par le Bayer Leverkusen qui est néanmoins passé tout près d’une énorme déconvenue contre Qarabag.
Pendant la première mi-temps et une bonne partie de la seconde, les Allemands ont été menés, à domicile, 2-0 par leur modeste adversaire azerbaïdjanais, qui a bien cru infliger sa première défaite de la saison au Bayer et l’éliminer de surcroît puisque les deux équipes s’étaient quittées dos à dos à l’aller (2-2), au terme d’un match où le club allemand avait déjà dû remonter deux buts d’écart.
Le scénario s’est répété en Allemagne. Après un but de Jeremie Frimpong à la 72e minute, c’est un doublé de Patrik Schick dans le temps additionnel (90+3 et 90+7) qui a permis au leader de la Bundesliga, promis au titre avec dix points d’avance sur le Bayern Munich, de s’imposer pour enchaîner trente-sept matchs sans défaite (3-2).
Ce fut beaucoup plus tranquille pour Liverpool, qui a encore écrasé le Sparta Prague (6-1), après la correction déjà infligée à l’aller (5-1), et pour l’AC Milan, qui a confirmé sa supériorité sur le Slavia (4-2 à l’aller), en s’imposant 3-1 à Prague. Seule ombre au tableau des Milanais : la sortie du gardien international français Mike Maignan, blessé au genou, lors d’un choc avec un joueur du club tchèque.
Tenu en échec à domicile (2-2), le Benfica a réussi à valider sa présence en quarts, en s’imposant 1-0 chez les Glasgow Rangers. West Ham a eu bien plus de facilité à écarter Fribourg (5-0), effaçant ainsi sa défaite initiale en Allemagne (1-0).
Le Monde avec AFP
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